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ARCHIVE 2023
Tout nouvellement nommé aumônier général des confréries, je veux
tout d’abord vous dire ma joie de recevoir cette mission. Je
remercie vivement le grand maitre et Mgr Turini qui m’ont
encouragé à accepter.
Evêque du Puy-en-Velay depuis à peine un an, j’ai appris à
découvrir mon diocèse, sa beauté, son histoire, sa dévotion
mariale et ses richesses, parmi celles-ci les confréries de
pénitents. Venant du diocèse de Lyon je connaissais peu cette
réalité. Très vite, j’ai perçu dans les confréries et dans la
vocation des pénitents une belle et profonde expression de la
foi chrétienne. L’implication dans la vie priante de l’Église,
l’engagement caritatif dans la société ont façonné des
générations de chrétiens debout dans leur foi. Cette conviction
de servir s’enracine dans une profonde humilité dont le service
liturgique de la semaine sainte est un sommet.
J’avoue avoir été conquis par cette intuition des confréries au
service de notre Église. Mon souhait est de pouvoir faire naitre
des petites sœurs à celles qui existent déjà dans le diocèse du
Puy.
Les manifestations publiques de notre foi, à travers les
processions, les pèlerinages font œuvre d’évangélisation dans un
monde qui perd ses valeurs et ses traditions. Nous voulons les
relever et les défendre : In hoc signo vinces. Le Christ
vainqueur demeure encore aujourd’hui un signe d’espérance pour
tous.
Au cours des différentes maintenances, j’aurai l’opportunité de
vous rencontrer et de faire connaissance au sein de vos
confréries respectives. Ma joie est grande car cette année c’est
la confrérie de Tence du diocèse du Puy qui nous accueillera et
nous rassemblera pour notre maintenance nationale. Cette
confrérie récemment reconstituée grâce à la volonté de son
recteur avec l’aide de l’ensemble des pénitents a déjà tout
préparé.
Je salue amicalement chacun d’entre vous et vous donne
rendez-vous les 17 et 18 juin prochain à Tence !
Que le Seigneur vous bénisse !
+ Yves Baumgarten
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Monseigneur
Norbert TURINI
Evêque de Perpignan Elne |
ARCHIVE 2022
VOUS AVEZ DIT SYNODALITE !
Cela
ne vous a pas échappé, depuis plusieurs mois le Pape François a
mis l’Eglise Universelle en état de réflexion en préparation du
synode sur la synodalité qui se tiendra à Rome en octobre 2023.
En
amont de cet évènement, il consulte très largement le Peuple de
Dieu (ministres ordonnés, vie religieuse, laïcs) des 5
continents. Certainement que dans vos diocèses, à partir du
document préparatoire : « Pour une Eglise synodale :
communion, participation, mission » et à l’initiative de
votre évêque, des groupes de fidèles se sont formés pour
réfléchir et approfondir les dix pôles thématiques essentiels
afin de faire des propositions pour avancer vers une Eglise
vraiment synodale.
Pour
le Saint Père la synodalité est l’antidote au cléricalisme qui a
plongé l’Eglise dans beaucoup de scandales, particulièrement
ceux des abus sexuels sur mineurs.
Mais
qu’est-ce que la synodalité ?
La
définition du mot synode est simple : « marcher ensemble ». Vous
avez tous eu l’expérience de ces marches en montagne avec ceux
qui veulent aller plus vite que les autres, ceux qui restent à
la traîne et, subsiste au milieu, un petit noyau qui suit le
premier de cordée. Les premiers arrivent au sommet épuisés
d’avoir couru, il faut attendre les derniers, et ceux du milieu
gèrent au mieux.
Ce
n’est pas de cette manière-là que marche l’Eglise. Son premier
de cordée, c’est le Christ et par le don de l’Esprit, Il apprend
à tous les marcheurs de Son Peuple à ajuster leurs pas sur ceux
des autres. C’est une façon de dire que dans l’Eglise, le Christ
nous appelle à nous mettre au service les uns des autres et non
sous les ordres des uns et des autres avec
·
des plus forts qui
ont le pouvoir et qui veulent à tout prix arriver aux premières
places,
·
et des plus faibles :
ceux qui obéissent et qui ne disent jamais rien parce qu’ils
sont soumis justement à la loi des plus forts.
Bien entendu : les pasteurs doivent prendre des décisions pour
le bien du Corps entier dirait St Paul, mais jamais seuls,
toujours en communion avec l’ensemble des marcheurs. C’est cette
communion, cette synodalité que nous sommes invités à vivre, à
bâtir en la pratiquant. Il nous faut y parvenir pour l’intégrer
à la vie et à la mission de nos Eglises particulières. L’Esprit
ne parle pas à uniquement à ceux qui ont mission d’accompagner
le troupeau à la suite du Christ mais à tous les membres du
Peuple de Dieu, à tous les baptisés et, en particulier, aux plus
humbles. Personne n’est assez pauvre pour n’avoir rien à dire !
Le
Concile Vatican II déjà a beaucoup insisté sur ce fait : dans
l’Eglise, l’Esprit Saint nous apprend à nous mettre à l’écoute
les uns des autres. C’est une forme d’exercice du service
ecclésial pour entendre ce que l’Esprit dit aux Eglises et
qu’elle progresse sans cesse dans sa mission de proposer à tous
l’Evangile du Christ et d’accueillir de nouveaux frères et sœurs
dans la foi.
« Que les laïcs manifestent aux pasteurs leurs besoins et leurs
désirs avec cette liberté et cette confiance qui conviennent à
des fils de Dieu et à des frères dans le Christ. Selon la
science, la compétence et l’autorité dont ils jouissent,
les laïcs peuvent, et même parfois ils doivent donner leur
avis en ce qui concerne le bien de l’Eglise. » Concile
Vatican II
La
synodalité n’est pas une simple question d’organisation, de
réforme des structures, mais un état d’esprit, ou plutôt un état
d’Esprit avec un E majuscule. Et cela passe par la prière, afin
de nous laisser habiter par le feu et le souffle de l’Esprit
Saint.
L’Eglise qui est envoyé à la Pentecôte est déjà synodale puisque
tous étaient fidèles à la prière, au partage du pain, à
l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle. Et
cela n’est pas étranger à l’appel du Christ : « Que tous
soient un, comme toi Père tu es en moi et moi en toi Qu’ils
soient uns en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu
m’as envoyé ». Jn 17/21
C’est avec ces quatre fondamentaux : écoute, prière, communion
et fraternité que se construit aussi la synodalité.
Nos
confréries, je le crois profondément, sont de belles écoles de
synodalité. Elles peuvent et doivent apporter leur témoignage et
leur expérience à cette grande réflexion à laquelle nous engage
le Pape François.
+Norbert TURINI Evêque
de Perpignan Elne
Aumônier général de la
Maintenance
Archive 2021 :
TOUS ENSEMBLE SERVITEURS DE LA FRATERNITE
Chers amis,
Nous sommes nés de Dieu par le baptême, appelés en Jésus à
devenir, fils et filles et à former dans nos confréries une
communion d’amour fraternel.
C’est la base spirituelle de notre identité chrétienne, de notre
façon de vivre, et des moyens que nous nous donnons pour
accomplir notre mission.
Souvent dans la vie ecclésiale en général, et nos confréries en
particulier, bien des problèmes, bien des conflits, des
divisions, des disputes pourraient être évités, si nous
remontions à la source de notre vie baptismale, jusqu’à l’amour
du Père qui nous aime et qui fait de nous des fils.
Ce que nous sommes appelés à mettre en commun prioritairement,
c’est la vocation baptismale de chacun.
Nous n’agissons ni dans l’Eglise ni dans le monde, ni entre
nous, comme membre d’une association loi 1901, même si
juridiquement il nous faut une structure associative.
Nous agissons comme fils et filles du Père en Christ ; frères et
sœurs dans le Christ appelés de ce fait à vivre une fraternité
universelle tournés vers tous.
C’est cet enracinement et cette mémoire que nous devons
conserver et entretenir spirituellement et en permanence, pour
nous rappeler pour qui et pourquoi nous appartenons à une
confrérie.
Si nous les perdons, alors
·
la communion fraternelle va se perdre en querelles d’égo.
·
l’égalité entre frères et sœurs, se transforme en rapport de
force, en rapport de nombres.
·
le service fraternel devient un conflit de pouvoirs.
·
Le témoignage de notre foi se mue en folklore religieux
Nos confréries sont le lieu privilégié pour vivre notre vie
baptismale de fils et de frères. C’est notre force, le ciment de
notre unité et le fondement de la charité que nous sommes
appelés à exercer partout où « l’amour du Christ nous presse »
au service des plus pauvres.
Il faut recevoir nos confréries comme dons vivants de Dieu
offerts pour le bien et le bonheur de nos Eglises diocésaines et
de toute la famille humaine.
Ce don nous a été transmis par nos pères dans la foi.
Ce don, nous l’avons reçu comme un héritage, et nous sommes
invités à le faire fructifier par notre fidélité à la prière et
à l’eucharistie.
C’est le propre des fils et des filles, des frères et des sœurs
de faire fructifier l’héritage de leurs parents. Alors faisons
tout pour ne pas le dilapider et le perdre.
Nos confréries forment ce grand corps fraternel qui fait signe à
tous et particulièrement aux plus fragiles, de l’amour de Dieu
pour tous. Cela plus encore et dans l’urgence, au moment où
notre humanité traverse une crise sanitaire, économique,
sociale, écologique sans précédent.
C’est à la manière dont nous vivons que les autres pourront
comprendre qui nous sommes vraiment.
Ce sont les vœux que je formule en ce début d’année et que je
confie à Marie, Notre Mère pour que, par son intercession, ils
puissent concrètement se réaliser.
+Norbert TURINI
Evêque de
Perpignan-Elne
Aumônier général de la
Maintenance
Archive 2019 :
Monseigneur
Norbert TURINI
Evêque de Perpignan Elne
« TOUS ENSEMBLE, SERVITEURS DE LA CHARITE ».
Chers amis,
L’an
dernier, je nous avais invités à demeurer fermement des
« serviteurs de l’Espérance ». Cette année je veux
mettre la Charité au centre de ma réflexion, parce
qu’elle forme les « gènes » de nos confréries et
qu’elle est à la base de ce qui les fait exister.
Pratiquer, exercer la charité, c’est donner de
l’Espérance, par le bien que nous faisons, à celles et
ceux
· qui n’en ont plus, à
cause de leurs conditions de vie précaire, de leur
situation d’exclusion, de misère,
· qui n’ont plus rien
ou plus grand-chose pour mener une vie digne.
Est-il besoin de le rappeler : nos confréries sont
ordonnées à la charité ?
Si
elles s’en écartent, le risque n’est jamais loin de se
replier sur des querelles internes qui mènent à la
division et au contre-témoignage. Si nous perdons la
charité, nous perdons notre âme.
Il
ne suffit pas que nos confréries fassent la charité,
mais bien plus qu’elles se fassent CHARITE. Et cela
suppose un long et patient travail de conversion. Il
nous concerne collectivement et personnellement et passe
par une vie spirituelle forte.
Pour
nous, le modèle de toute charité c’est le Christ. Nous
n’exerçons pas la charité de manière philanthropique,
mais enracinée dans notre foi en Jésus-Christ Mort et
Ressuscité.
C’est son amour agissant en nous qui nous rend capables
déjà de nous aimer les uns les autres, avant
de le répandre autour de nous.
« Là où sont AMOUR et CHARITE, DIEU est PRESENT ».
Il y
a déjà dans nos confréries de beaux témoins et visages
de la charité du Christ. Nous les retrouvons au chevet
des malades, dans l’accompagnement des familles en
deuil, la visite des personnes âgées, dans les Maisons
de retraite, auprès des plus démunis qui viennent
frapper à la porte de nos associations caritatives, etc…
« On
ne répond pas aux besoins des pauvres - nous dit le
Pape François dans son second message pour la Journée
des Pauvres - par procuration, mais en écoutant leur
cri et en s’engageant personnellement avec une attention
aimante ». Il poursuit : « Le salut de Dieu prend
la forme d’une main tendu vers le pauvre, une main
qui accueille, protège, et donne de percevoir l’amitié
dont il a besoin ».
Je
crois que nos confréries ne sont pas insensibles à la
grave crise sociale qui secoue notre pays. Certains la
regardent avec bienveillance, d’autres avec un regard
plus critique. Quoiqu’il en soit à travers les
nombreuses revendications exprimées, se révèle un
profond malaise existentiel et nous rencontrons des
personnes en grandes souffrances. En dehors des
débordements et des violences condamnables, se fait
entendre chez beaucoup un mal de vivre. Plus une crise
dure, plus elle se durcit.
Tout
ce qui touche la vie des hommes touche la vie de
l’Eglise. Alors que pouvons-nous faire ?
Nous
n’avons ni les leviers économiques, ni les leviers
sociaux, mais notre réponse passe par la charité qui se
fait écoute, accueil, accompagnement, discernement,
fraternité. C’est dans ces circonstances difficiles que
nous devons pratiquer aussi la Charité du Christ, en
invitant à un dialogue positif, respectueux,
non-violent, en nous y engageant, pourquoi pas, et en y
apportant l’éclairage propre et constructif de
l’Evangile.
Nul
n’est exclu de l’amour de Dieu, le cri du pauvre ne se
perd pas dans le vide. « Un pauvre crie, le Seigneur
entend ». Ps 33/7.
Dans
notre prière, demandons-lui de nous donner un cœur qui
accueille, des oreilles qui écoutent, des mains qui se
tendent.
+Norbert TURINI
Evêque de Perpignan-Elne
Aumônier général de la Maintenance
Archive 2018
Monseigneur Norbert TURINI
Evêque de Perpignan-Elne
Aumônier général de la Maintenance
« TOUS ENSEMBLE,
SERVITEURS DE L’ESPERANCE ».
Chers amis,
C’est la première fois que je m’adresse à vous comme
nouvel Aumônier général de la Maintenance. Qu’il me soit
permis tout d’abord de saluer fraternellement mon
prédécesseur, Monseigneur Bernard Barsi, Archevêque de
Monaco et de lui exprimer la reconnaissance de tous pour
avoir accompli ce beau service parmi vous avec fidélité,
disponibilité, conviction, joie évangélique et zèle
apostolique.
Je
mesure à quel point vous l’avez apprécié et je peux
l’assurer que nous lui conservons toute notre grande et
profonde affection.
L’an
dernier Monseigneur Barsi insistait sur la mission du
pénitent comme serviteur de la miséricorde et il nous
donnait dans le « mot de l’Aumônier », les
« fondamentaux » qui définissent l’engagement et la
spiritualité du pénitent. Je vous invite à les relire
dans le Labarum de mars 2017. Je sais qu’il a écrit cet
article au moment où s’achevait sa charge. Il voulait
ainsi nous rappeler pourquoi et pour qui vous êtes
pénitents et comment vous êtes appelés à vivre cet
engagement en union au Christ et à Son Eglise.
J’aimerais cette année dans le prolongement de sa
réflexion, présenter le pénitent comme serviteur de
l’Espérance.
« Le Seigneur est notre Espérance ».
L’affirmer, c’est l’incarner par toute notre vie.
Serviteur de la miséricorde et serviteur de l’Espérance
s’unissent chez le pénitent pour constituer son cœur de
mission.
La
miséricorde prend soin. Elle s’exprime dans des œuvres
corporelles et spirituelles. Elle agit là où l’homme est
écrasé par la souffrance, la misère, la maladie, la
solitude, l’exclusion, le chagrin, la mort. C’est sur ce
front-là que s’exerce la « vocation » de tout pénitent :
de son cœur qui accueille à ses mains ouvertes pour
servir ceux qu’il accueille.
De
cette façon il est témoin du Dieu Miséricordieux, quand
il porte dans son cœur son frère affamé, blessé,
humilié, rejeté, jugé, agonisant.
En
prenant soin de son prochain, il rencontre le Père,
plein de miséricorde.
L’Espérance est la vertu, la force du relèvement. Quand
le Bon Samaritain prend en charge le moribond sur la
route de Jéricho, il lui donne certes les premiers
secours, mais il le confie à un aubergiste, en le payant
sur ses deniers. Celui-ci s’occupera de lui jusqu’à son
total rétablissement.
Le
Samaritain lui propose même de s’acquitter des dépenses
supplémentaires lors d’un nouveau passage, pour
être sûr que l’aubergiste en prendra soin
jusqu’à ce qu’il ait retrouvé toute son autonomie.
Oui
l’avenir de celui dont la vie ne tenait qu’à un fil
repose sur la persévérance de ce Samaritain qui continue
à l’accompagner, à s’intéresser à lui, pas que pour un
moment mais dans la durée. Agissant ainsi il lui redonne
une espérance de vie.
« Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des
temps »
proclame Jésus Ressuscité à ses disciples.
Elle
est là notre Espérance dans cette certitude que la
Résurrection ne nous sépare pas de Jésus, mais
qu’Il est encore plus présent à nous, encore plus proche
de nous, pas seulement pour un instant, mais pour
toujours.
Notre Espérance, c’est Jésus Ressuscité. Nous la vivons
et en témoignons concrètement
·
quand nous la
proposons à ceux qui ne l’ont pas ou qui l’ont
perdu.
·
quand nous tendons la
main à l’autre pour l’aider à se relever et
avancer dans le sens de la vie.
Elle
passe par cet accompagnement patient de celui qui n’a
plus goût à l’existence mais qui sait que tout près de
lui quelqu’un est là qui ne le lâchera jamais.
Elle
est cette épaule sur laquelle on peut toujours compter
et s’appuyer pour mieux repartir.
Elle
se nourrit de notre foi en Jésus–Ressuscité, présent
dans Sa Parole et dans Son Pain de Vie et qui demeure si
proche de nous dans le cœur à cœur de la prière et
l’amour fraternel.
Disciples du Ressuscité, Serviteurs de Son Espérance,
invoquons l’Esprit Saint afin que notre action et
notre témoignage vécus dans la proximité et la
persévérance, conduisent ceux que nous accompagnons sur
ce chemin de Vie ouvert par Jésus au matin de
Pâques. Que par son intercession, la Bienheureuse Vierge
Marie garde nos cœurs, fermes dans l’Espérance.
+Norbert TURINI Evêque de Perpignan-Elne
Aumônier général de la Maintenance
Messages de Mgr. Bernard BARSI
Archevêque de la principauté de
Monaco
Aumônier général de la Maintenance
Archive 2017
LA PORTE TOUJOURS OUVERTE DE LA MISERICORDE
A Rome, comme dans tous nos diocèses, les Portes
Saintes du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde se
sont refermées. Chaque Eglise locale, chaque communauté
chrétienne a dressé un bilan de cette Année Sainte. Je
me réjouis que nos Confréries de Pénitents aient
participé pleinement et activement à ce temps fort
universel proposé à l’Eglise. Avec vous tous, je
remercie Dieu pour les bienfaits qu’il nous a accordés
au long de cette Année. Je rends grâce au Seigneur pour
le chemin de conversion spirituelle qu’il nous a permis
d’accomplir, en nous rapprochant davantage de Lui. Dieu
seul peut sonder le cœur des hommes et des femmes qui se
sont laissés convertir par Lui. Dieu seul peut mesurer
le renouvellement intérieur de l’Eglise appelée à
devenir cette maison paternelle où il y a de la place
pour chacun. Aussi, avec vous, Pénitents de France et de
Monaco, je reprends les paroles de la Vierge Marie,
Notre-Dame de la Miséricorde, pour dire avec elle :
« Le Seigneur fit pour nous des merveilles, saint est
son Nom ».
Ce
Jubilé extraordinaire nous a permis de mieux concevoir
la place centrale de la miséricorde dans le plan du
salut de l’humanité. La miséricorde, la tendresse, la
réconciliation, le pardon rendent concrète la vérité de
l’Evangile du Dieu d’amour. Aussi, cette Année Sainte ne
doit pas constituer une parenthèse dans la vie de
l’Eglise, mais elle doit trouver un prolongement
sur la route
que nous sommes appelés à suivre dans l’avenir.
Le 20 novembre 2016, dans une
Lettre Apostolique
« Misericordia et misera » le Pape François,
nous a
donné des pistes pour prolonger l’expérience du Jubilé.
J’en ai relevé quelques-unes qui me paraissent
appropriées pour nos Confréries, si elles désirent
rester vivantes et dynamiques, en fidélité avec l’Eglise
et dans la joie de l’Evangile :
La vie fraternelle
des membres d’une confrérie est le signe visible de
l’amour du Père que Jésus a révélé par sa vie. Cette vie
fraternelle est réalisée dans le pardon. A contrario,
quel scandale quand une confrérie est atteinte du péché
de division ! Elle court à sa perte ! La fraternité se
vit également avec tous ceux et celles qui sont
au-dehors et qui attendent que nous allions vers eux,
pour leur témoigner des paroles et des gestes de
tendresse et de solidarité.
L’écoute de la Parole de Dieu doit avoir une
place toujours plus grande dans nos Confréries
(ouverture et clôture de nos réunions, prière, etc.).
Cette Parole est à diffuser et à faire connaître.
La miséricorde advient tout
particulièrement dans le Sacrement de la
Réconciliation. Le péché nous éloigne de Dieu mais
le Père vient à notre rencontre pour nous redonner la
grâce d’être de nouveau ses enfants.
La pratique des œuvres de miséricorde
corporelles et spirituelles est une constante dans les
Confréries, certaines ont même été fondées pour répondre
à un besoin spécifique : « donner à manger aux
affamés ; donner à boire à ceux qui ont soif ; vêtir
ceux qui sont nus ; accueillir les étrangers ; assister
les malades ; visiter les prisonniers ; ensevelir les
morts ; conseiller ceux qui sont dans le doute ;
enseigner les ignorants ; avertir les pécheurs ;
consoler les affligés ; pardonner les offenses ;
supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier
Dieu pour les vivants et pour les morts ; sauvegarder la
terre, notre maison commune ».
Dans notre monde de violence, d’individualisme, de
douleur, le Pape rappelle l’urgence à vivre la
consolation, la proximité, l’affection et le soutien
envers les affligés et les familles. Chers
confrères n’abandonnez pas à d’autres ce beau service de
la charité.
Le Saint-Père évoque également le moment de la mort
où l’on va vers Dieu et
que l’on tend à
banaliser ou à cacher. La présence du prêtre, pas
toujours possible aujourd’hui, rend précieux
l’accompagnement des Pénitents qui par une prière riche
de foi pour le défunt, consolent ceux qui souffrent du
départ de la personne aimée et leur ouvrent l’espérance
en Jésus Christ, ressuscité.
La
porte de notre cœur toujours ouverte à la Miséricorde,
que nos Confréries animées par l’amour de Dieu offrent à
tous les hommes la bonté et la tendresse du Seigneur et
leur partagent l’Evangile de Jésus-Christ, source de
bonheur et de vie.
Que Dieu nous bénisse et nous garde dans sa joie.
Monaco, le 1er janvier 2017
† Bernard BARSI
Archevêque de Monaco
ARCHIVE 2016
Le Jubilé de la Miséricorde
Le 8
décembre dernier, en la solennité de l’Immaculée
Conception, le Pape François a ouvert solennellement
la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre de
Rome, inaugurant ainsi l’Année Sainte du Jubilé
extraordinaire de la Miséricorde qui s’achèvera le
dimanche 20 novembre 2016. Quelques jours plus tard,
dans tous les diocèses du monde, les évêques ont
ouvert à leur tour les Portes Saintes de la
Miséricorde et je sais que de nombreuses Confréries
ont participé activement à ces célébrations. Ainsi,
en franchissant la porte, nous nous sommes engagés,
personnellement et communautairement, à vivre
pleinement cette année de grâce et de conversion que
le Seigneur, par son Eglise, nous offre.
Ce
mystère de la miséricorde divine qui se déploie tout
au long de l’histoire biblique tient une grande
place dans la vie de nos Confréries, certaines
d’ailleurs sont placées sous son vocable. Aussi, au
cours de cette Année Sainte, il me paraîtrait
judicieux que chacune de nos Confréries prenne le
temps de contempler, de fixer ses yeux sur la
miséricorde de Dieu, sa bonté, sa tendresse, son
pardon et son désir de salut pour l’homme pécheur.
« Miséricordieux comme le Père », c’est la phrase
évangélique qui se trouve sur le logo, du Jubilé de
la Miséricorde. En effet, nous sommes tous invités à
vivre la miséricorde, à cultiver en nous cette
attitude d’un cœur empli d’amour envers tous les
hommes. Par expérience, nous savons qu’il convient
que chacun de nous prenne le chemin de la conversion
spirituelle. Ce chemin passe par les sacrements de
guérison, en particulier le sacrement de
réconciliation où Dieu nous donne son pardon. Il
faut hélas le reconnaître avec humilité, nous avons
perdu tout à la fois le sens de la confession de nos
péchés et le sens de la réception de la grâce que
Dieu nous donne à travers l’absolution
sacramentelle. Les prêtres sont là pour nous
accueillir avec la bienveillance de ce Dieu qui nous
aime et veut pardonner tous nos péchés. Ne ratons
pas ce rendez-vous.
Le
jubilé, c’est également la pratique renouvelée des
œuvres de miséricorde. Les œuvres corporelles :
nourrir celui qui a faim, donner à boire à celui qui
a soif, donner l’hospitalité, vêtir celui qui est
nu, assister les malades, visiter les prisonniers,
ensevelir les morts. Les œuvres spirituelles :
conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner la
foi aux ignorants, reprendre les pécheurs, consoler
les affligés, pardonner les offenses, supporter
patiemment les personnes ennuyeuses, prier pour les
vivants et les morts. Depuis leur origine, nos
Confréries ont voulu pratiquer ces œuvres de
miséricorde qui rendent le témoignage des croyants
plus fort et plus efficace. Cette Année Sainte
devrait permettre à nos Confréries de s’interroger
sur leur manière de vivre et de réaliser ces œuvres
de miséricorde corporelle et spirituelle.
Dans la
tradition catholique, un Jubilé est marqué également
par des pèlerinages, des exercices de piété, des
moments d’approfondissement de la foi, etc. Je suis
certain que nos Confréries seront présentes à ces
temps forts de notre foi.
La
Vierge Marie que nous honorons sous le nom de
Notre-Dame de la Miséricorde et que nous
retrouverons avec la Maintenance au Puy-en-Velay où
se vit aussi un jubilé (chaque fois que le 25 mars,
jour de l’Annonciation, coïncide avec le Vendredi
Saint) saura nous accompagner de sa tendresse pour
que nous vivions pleinement et dans la joie cette
Année Sainte de la Miséricorde.
En ces
temps troublés où le mal ne cesse de roder dans nos
familles et dans le monde, entraînant ruptures,
divisions, guerres, terrorismes et crimes, craintes
et désespérances, il est bon de réentendre ce que
disait le Pape François le 17 mars 2013 :
« Ressentir de la miséricorde, ce mot change tout …
cela change le monde. Un peu de miséricorde fait en
sorte que le monde soit moins froid et plus juste.
Nous avons besoin de comprendre bien cette
miséricorde de Dieu, ce Père miséricordieux qui est
tellement patient ».
† Bernard BARSI
Archevêque de Monaco
Aumônier général de la Maintenance
P.S. : Il est recommandé la lecture
de l’ouvrage « Les Œuvres de Miséricorde Corporelles
et Spirituelles » du Conseil pontifical pour la
promotion de la nouvelle évangélisation, publié aux
éditions MAME
ARCHIVE 2014
L’ESPRIT SAINT CONDUIT L’EGLISE
J’écris cet éditorial pour le
Labarum, alors que nous sommes encore dans le temps de
Noël, à l’heure des bilans de l’année écoulée et des
vœux de nouvel an. Avant de nous tourner vers l’avenir,
je voudrais revenir un instant sur les événements qui
ont marqué l’Eglise universelle en 2013. Ils ont été
extraordinaires, hors du commun. Cela a commencé le 11
février avec la renonciation au siège d’évêque de Rome
du Pape Benoît XVI. Annoncé devant un petit cercle de
cardinaux de la Curie, ce fait a eu des conséquences
inimaginables.
L’Année de la Foi aura donc été
une année des premières fois dans l’Eglise : première
fois qu’un pape démissionne, première fois que le
conclave élit sur le siège de Pierre un cardinal non
européen, venu du « bout du monde » comme il l’a dit
lui-même le soir de son élection. Première fois qu’un
jésuite est élu pape, première fois qu’il choisit le nom
de François, première fois que deux papes cohabitent
ensemble au Vatican, etc.
Le monde, les médias sont
déconcertés par ces premières fois et l’élection du Pape
François qui séduit par sa simplicité, ses gestes, ses
paroles et ses textes (l’exhortation apostolique « La
joie de l’évangile » et l’encyclique « La lumière de la
foi »). Les hommes sont étonnés par la capacité de
l’Eglise à innover tout en demeurant fidèle à son divin
fondateur le Christ Jésus. Pour nous croyants, cela ne
nous surprend pas car nous croyons que l’Eglise est une,
sainte, catholique et apostolique et nous savons qu’elle
est conduite par l’Esprit Saint.
De ces événements, j’en tire un
grand enseignement pour notre vie chrétienne. Si nous
voulons répondre aux défis de notre temps, si nous
désirons changer le monde, si nous souhaitons que nos
confréries soient de véritables communautés fraternelles
d’Eglise, il convient que nous changions nos cœurs pour
les ouvrir davantage à l’Esprit Saint. Le Saint-Père
nous le rappelait ces jours-ci en écrivant sur
twitter : « Le
Seigneur frappe à la porte de notre cœur. Peut-être
avons-nous mis un petit écriteau où il est écrit : “Ne
pas déranger” ? »
Je souhaite qu’en ce début
d’année 2014 nos Confréries et nous tous Pénitents, nous
nous laissions déranger par l’Esprit Saint. Il saura,
Lui, nous conduire en transformant nos cœurs et nos vies
afin que nous allions dans
les « périphéries » du monde communiquer, transmettre
avec joie l’Evangile du Christ.
Monaco, le 12 janvier 2014,
en la fête du Baptême du Seigneur
† Bernard BARSI
Archevêque de Monaco
Aumônier général de la Maintenance
ARCHIVE 2013 :
LES CONFRERIES ET LA NOUVELLE EVANGELISATION
Le Concile Vatican II,
les Papes Paul VI et surtout Jean-Paul II et Benoit
XVI appellent les catholiques des pays de vieille
tradition chrétienne
à entreprendre hardiment une nouvelle
évangélisation pour répondre à la sécularisation de
nos sociétés et transmettre la foi au Christ.
Cette expression
« nouvelle évangélisation » contrarie certaines
personnes qui verraient par là un désaveu du passé :
tout ce qui a été accompli avant dans l’Eglise
aurait été inutile, d’autres personnes disent
pourquoi parler de nouveauté puisque l’annonce de
l’évangile est toujours une bonne nouvelle, quelque
chose de neuf. La nouvelle évangélisation qui est
une des priorités de l’Eglise d’aujourd’hui, invite
tous les baptisés à dire l’évangile à une
société qui vit, pense et s’organise en dehors de
toute référence à Dieu. Tous nous devons transmettre
notre foi au Christ, témoigner de la joie et de la
présence de l’amour de Dieu dans nos vies à un monde
qui a complètement changé.
Madeleine Delbrel
(1904-1964), une laïque française qui a vécu dans la
banlieue « rouge » de Paris écrivait ceci :
« Evangéliser, c’est dire, à des gens qui ne le
savent pas, qui est Jésus, ce qu’il a dit, ce qu’il
a fait, de façon que ces gens le sachent et qu’ils
sachent que nous en sommes sûrs ». Dans
l’exhortation apostolique Christi fideles laïci
de 1988, le bienheureux Pape Jean-Paul II indiquait
la route : « A l'Eglise est confiée une entreprise
de grande envergure, exigeante et magnifique : celle
d'une nouvelle évangélisation,
dont le monde d'aujourd'hui a un immense besoin.
Les fidèles laïcs doivent se sentir partie prenante
dans cette entreprise, appelés qu'ils sont à
annoncer et à vivre l'Evangile, en servant la
personne humaine et la société dans tout ce que
l'une et l'autre présentent de valeurs et
d'exigences ».
Les Confréries de
Pénitents engagées depuis des siècles dans la
transmission de la foi chrétienne et le service de
la personne humaine ne peuvent rester à l’écart de
ce grand mouvement de la nouvelle évangélisation.
Cette évangélisation ne pourra se réaliser que si
chacun de nous, chaque confrérie part de sa
rencontre avec le Seigneur, de son dialogue établit
dans la prière pour témoigner du Christ. La nouvelle
évangélisation nous aide ainsi à lutter contre
l’ignorance religieuse dans laquelle trop de fidèles
se sont installés.
En cette Année de la
Foi, avec courage et espérance, je souhaite que
toutes les Confréries de Pénitents de notre
Maintenance s’engagent et proposent avec audace et
inventivité la nouveauté permanente de l’Evangile.
En donnant, en se donnant pour le Christ, elles
recevront, en retour, beaucoup de joies et d’amour.
A Monaco, le 10 janvier
2013
† Bernard BARSI
Archevêque de Monaco
Aumônier général de la
Maintenance des Confréries de Pénitents
ARCHIVE 2012 :
TRANSMETTRE LA FOI
Avec un an
d'avance et par une lettre apostolique « Porta fidei
» du 11 octobre 2011, Sa Sainteté le Pape Benoît XVI
annonce à l'Eglise universelle la promulgation d'une
« Année de la Foi ». Celle-ci commencera le 11
octobre 2012, lors du cinquantième anniversaire de
l'ouverture du
Concile Vatican II
et s'achèvera en la solennité du Christ-Roi, le
dimanche 24 novembre 2013. L'année de la foi
marquera également le vingtième anniversaire de la
publication du Catéchisme de l'Eglise catholique et
s'ouvrira en même temps que l'assemblée générale du
Synode des évêques à Rome qui a pour thème : « La
nouvelle évangélisation pour la transmission de la
foi chrétienne ».
Tous ces
événements nous paraissent encore lointain d'autant
que les médias en ont peu parlé mais près
prochainement le Saint-Siège, nos diocèses et nos
paroisses feront connaître leurs décisions pour « célébrer
cette Année de manière digne et féconde (...) pour
aider tous ceux qui croient au Christ à rendre plus
consciente et à revigorer leur adhésion à
l'Évangile, surtout en un moment de profond
changement comme celui que l'humanité est en train
de vivre. » (Benoît XVI, « Porta fidei » §
8). Personnellement, je souhaite que toutes nos
Confréries se joignent à cet effort de l'Eglise et
prennent des initiatives pour accomplir pleinement
l'Année de la foi. Ainsi, nos Confréries et leurs
membres professeront publiquement, avec plus de
force la foi au Christ Jésus dont chacun d'entre
nous a été marqué au baptême, et que nous
proclamons, célébrons, prions et vivons dans le
quotidien de son existence.
Nous aurons
l'opportunité de revenir sur cette année de la foi,
mais je voudrais m'arrêter quelques instants sur la
transmission de la foi chrétienne dans les temps qui
sont les nôtres. Souvent dans nos rencontres, les
uns avec les autres nous évoquons nos difficultés à
transmettre notre foi et nos traditions religieuses
aux nouvelles générations de nos familles. Pour la
plupart d'entre nous, cela constitue une réelle
souffrance. Déjà en 1996, dans leur « Lettre aux
catholiques de France », les évêques parlaient de
cette crise généralisée de la transmission qui n'est
pas qu'un problème spirituel mais un véritable
phénomène de société. Autrefois, le milieu ambiant
nous soutenait dans notre vie chrétienne.
Aujourd'hui, dans un environnement pluraliste
religieux et de privatisation de la foi, il est
nécessaire de devenir chrétien par un acte personnel
d'adhésion au Christ. Cet acte de foi est suscité
par la grâce de Dieu mais aussi par un témoignage
crédible des croyants. Alors, sans nous décourager,
mettons-nous sur la route de la conversion du
cœur et laissons
retentir en nous les paroles de Jésus : « Allez
de toutes les nations, faites des disciples ... et
moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin
du monde » (Mt 28,20).
Que le Seigneur
accorde à nos Confréries de former de véritables
communautés d'Eglise où frères et soeurs se
soutiennent pour approfondir et vivre leur foi au
Ressuscité dans l'amour mutuel.
Qu'avec l'aide
maternelle de la Vierge Marie, nos Confréries
proclament à tous les peuples le message de
l'Evangile !
Monaco, le 12 novembre 2011
† Bernard BARSI
Archevêque de Monaco
Aumônier général de la Maintenance des Confréries de Pénitents
ARCHIVE 2009 : ANNEE
SAINT PAUL
L’année
liturgique, qui rythme la vie de notre Eglise, nous
propose de revivre l’ensemble de l’histoire du salut et
de la vie du Christ : sa naissance, sa mort et sa
résurrection, le don de l’Esprit à Pentecôte. L’année
chrétienne commence le 1er dimanche de l’Avent et
s’achève avec le dimanche du Christ Roi qui annonce le
retour triomphal du Christ à la fin des temps. Ainsi, la
liturgie, en se déployant sur une année, nous permet de
vivre ce que nous affirmons à chaque messe : « Nous
proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta
résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ».
Egalement, l’Eglise nous présente chaque jour de l’année
un ou plusieurs hommes ou femmes parvenus à la gloire de
la sainteté et qui constituent des modèles par leur
attachement à l’Evangile. Parmi tous ces saints, la
Vierge Marie occupe la première place.
Nos Confréries de Pénitents aiment
la vie liturgique. Elle tient une grande place dans
leurs activités car les temps forts : le Carême, la
Semaine Sainte, Pâques, les fêtes mariales, les saints
locaux sont l’occasion de grandes manifestations.
Préparons sérieusement nos liturgies, afin de les rendre
toujours plus belles et plus priantes. Qu’elles soient
un lieu d’écoute de la Parole de Dieu. Qu’elles nous
aident à marcher ensemble vers le Père par le Fils et
dans l’Esprit.
Mais avec l’année liturgique, nous
sommes invités à faire mémoire d’évènements
exceptionnels. Il y a eu le grand jubilé de l’an 2000 «
A l’aube du 3ème millénaire », l’année de l’eucharistie,
récemment le l50ème anniversaire des apparitions de la
Vierge Marie à Lourdes, que nous avons honoré de manière
particulière par le premier rassemblement international
des confréries. A Monaco et en Corse, nous avons marqué
le l7ème centenaire du martyre de notre patronne commune
Sainte Dévote. Des confréries à Nice, Valréas, bientôt à
Aigues-Mortes, ont commémoré des anniversaires
importants de leurs fondations, …etc. Si nous avons
solennisé ces actes de notre histoire, ce n’est pas
uniquement par amour du passé, mais c’est pour revenir à
nos racines chrétiennes et pour retrouver le dynamisme
des premiers jours.
En 2008-2009, le Pape Benoît XVI
invite l’Eglise universelle à célébrer l’année Saint
Paul à l’occasion du bimillénaire de la naissance de
l’apôtre des nations. Ensemble, nous avons à mieux
connaître Saint Paul, dont nous lisons les lettres lors
de nos messes dominicales. Nous découvrirons une
personnalité hors du commun, un juif converti au Christ
qui, par ses paroles et ses écrits, a fait déborder à
l’Evangile les frontières d’Israël. Un homme qui
plantera 1’Eglise de Jérusalem à Rome en passant par la
Syrie, Chypre, la Turquie, Malte et la Grèce. Un homme
qui donnera sa vie pour le Christ. Que le témoignage de
ce grand apôtre soutienne nos confréries dans leur élan
missionnaire pour évangéliser et sanctifier les hommes
de notre temps.
Avec ma
bénédiction et mon amitié.
A Monaco,
le l0 janvier 2009
† Bernard BARSI
Archevêque
de Monaco
Aumônier
général de la Maintenance
ARCHIVE 2008 :
Préparation pour le 150ème anniversaire
des Apparitions de LOURDES
Depuis le 8 décembre 2007, fête de l’Immaculée
Conception de la Vierge Marie et jusqu’au 8 décembre
2008, Lourdes célébrera avec éclat le 150° anniversaire
des Apparitions de la Vierge à Ste Bernadette Soubirous.
Les Confréries de Pénitents d’Espagne, de France,
d’Italie, de Monaco et d’autres pays seront présentes à
cet anniversaire puisque pour la première fois dans leur
histoire multiséculaire, elles se retrouveront dans la
cité mariale, pour un rassemblement international.
Ce rassemblement exceptionnel n’est finalement pas si
étonnant que cela car nos Confréries à l’image du peuple
de Dieu, ont toujours eu un grand attachement à la
Vierge Marie, mère de Dieu, mère de l’Église et mère des
hommes. Toutes nos Confréries célèbrent dans l’année,
les mystères de la Vierge Marie, certaines sont même
placées sous son patronage. Frères et Sœurs Pénitents et
Pénitentes, nous avons raison d’aimer la Vierge Marie.
Sa dévotion nous conduit toujours à son Fils Jésus, le
seul Sauveur des hommes. Marie de l’Annonciation par son
« oui » a ouvert à Dieu lui-même la porte de notre
monde. Marie de la Visitation a rejoint sa cousine
Elisabeth pour lui porter la bonne nouvelle. Marie de
Cana a été attentive à la détresse des hommes : « ils
n’ont plus de vin ». Marie de la Croix a accueilli tous
les hommes comme ses enfants. Marie de Pâques a connu la
joie de la résurrection. Marie de la Pentecôte, prie
avec la communauté des croyants pour que vienne le don
de l’Esprit Saint sur l’Église naissante. Oui, la Sainte
Vierge Marie est toujours aux côtés des enfants de Dieu,
ces pauvres pécheurs, maintenant et jusqu’à l’heure de
leur mort. Sa présence maternelle et aimante nous
rassure et nous guide au milieu des dangers qui sont les
nôtres. La première en chemin, Marie nous montre la
route de l’Évangile.
Si nous aimons la Vierge Marie, c’est également pour
entendre ce qu’elle dit aux serviteurs des noces de
Cana : « faites tout ce qu’il vous dira ». Avec Marie,
efforçons-nous de réaliser constamment la volonté de
Dieu qui nous appelle à l’aimer et à le faire aimer
autour de nous. Avec Marie, travaillons en Église à
l’évangélisation de la société de notre temps. Faisons
de nos confréries des lieux de fraternité, des lieux où
l’on approfondit sans cesse sa foi, des lieux de
charité, au service de nos frères en particulier les
plus pauvres et les plus petits.
Je souhaite de tout cœur que nous soyons nombreux à
Lourdes en avril prochain. Ensemble, nous rendrons grâce
à Dieu de nous avoir donné Marie comme mère. Nous nous
mettrons à l’écoute de cette Mère toute pure qui nous
invite à nous convertir sans cesse dans l’amour de son
Fils Jésus.
Je vous assure de ma prière et dans la joie de nous
revoir, je demande au Seigneur de bénir toutes nos
Confréries et tous leurs membres.
A
Monaco, le 19 décembre 2007
† Bernard BARSI
Archevêque de Monaco
Aumônier général de la
Maintenance des Confréries de Pénitents
ARCHIVE 2007 : SE RASSEMBLER
Lorsque nous parcourons le Nouveau Testament de la
Bible (= les Evangiles, les Actes des Apôtres, les
lettres de Paul, Pierre, Jean, Jacques, Jude et
l’Apocalypse), vous avez été peut-être frappés comme
je l’ai été par le nombre de fois où sont
mentionnées les verbes se « rassembler », « se
réunir » « marcher ensemble » et les mots de
« communauté » et « communion fraternelle ».
L’Eglise qui littéralement est une assemblée par
convocation se retrouve, dans l’unité autour des
Apôtres pour la prière, la louange, le partage de la
Parole de Dieu et des biens matériels, la célébration de
l’eucharistie : « Tous les jours, le Seigneur faisait
entrer dans la communauté ceux qui étaient
appelés au salut » (Actes 2,47) … « La multitude
de ceux qui avaient adhéré à la foi avait un seul cœur
et une seule âme » (Actes 4,32) … « Quand vous vous
réunissez pour le Repas (= du Seigneur), ayez soin
de vous attendre les uns les autres » (Paul aux
Corinthiens, 11,33) … « Tandis que Pierre était gardé en
prison, l’Eglise priait pour lui devant Dieu avec
insistance » (Actes 12,5).
Dans la Didachè, un petit livre écrit en langue grecque
vers la fin du premier ou au début du deuxième siècle de
notre ère, l’auteur précise qu’au lendemain du
sabbat, le premier jour de la semaine, devenu pour les
chrétiens le jour du Seigneur, les communautés se
réunissent pour l’eucharistie : « Chaque dimanche, vous
étant
assemblés, rompez le pain et rendez grâces ».
Ainsi, selon une tradition ininterrompue, les croyants
en Jésus-Christ, en souvenir du jour de sa résurrection
sont restés attachés à ce rassemblement et à la
sanctification du dimanche, essentiels pour leur vie
chrétienne. En 1998, le Pape Jean-Paul II dans sa lettre
apostolique « Le jour du Seigneur » écrivait : « Il est
vraiment d’une importance capitale que tout fidèle soit
convaincu qu’il ne peut vivre sa foi dans la pleine
participation à la vie de la communauté chrétienne sans
prendre part régulièrement à l’assemblée eucharistique
dominicale ».
Le rassemblement eucharistique du dimanche fait partie
de l’identité chrétienne. Nul baptisé ne peut s’y
soustraire et encore moins un Pénitent ou une Pénitente
(quel témoignage donne celui ou celle d’entre nous qui
s’en abstient ?). Il y a bien d’autres réunions
auxquelles nous sommes conviés, en particulier nos
rencontres régulières de confréries locales pour des
temps de formation dans la foi, d’échanges fraternels et
d’organisation de nos diverses activités. Egalement nos
Maintenances annuelles nous permettent d’élargir nos
préoccupations et de nous ouvrir à la dimension
universelle de l’Eglise. Très bientôt, nous nous
retrouverons à Corte en Corse. Dans l’histoire de notre
Maintenance, ce sera la première fois que les Pénitents
et Pénitentes de France et de Monaco répondront à
l’invitation de leurs confrères du diocèse d’Ajaccio,
diocèse qui compte le plus grand nombre de confréries.
Je souhaite que nous soyons nombreux à y participer en
attendant de nous retrouver en avril 2008 à Lourdes pour
la rencontre internationale des confréries d’Europe.
Avec le Christ Jésus, la Vierge Marie et les saints
protecteurs de nos confréries, rassemblons-nous dans la
joie et la paix pour ensemble « faire Eglise » !
†
Bernard BARSI Archevêque de Monaco
Aumônier
général des Confréries de Pénitents
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