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archive 2024

Manifester publiquement sa foi !

 

Parmi les principes fondateurs des confréries de pénitents, la manifestation publique de la foi est un élément majeur. Ce principe correspond au cœur même de notre religion. Dieu s’est révélé aux hommes, il s’est manifesté au monde, il est apparu parmi les hommes. Le mystère de l’Incarnation est central comme manifestation de Dieu parmi les hommes.

Mais cette révélation du mystère de Dieu s’opère progressivement, par son Incarnation, sa naissance dans la chair, le Verbe de Dieu se fait homme, sa naissance toute humaine ressemble à n’importe quelle naissance et la nuit de Bethléem où Jésus nait de Marie, dans le silence du monde, constitue une manifestation bien discrète. Certes les anges dans le ciel rappellent l’importance du moment, mais ce sont les bergers qui entendent la louange angélique.

La manifestation de Dieu est appelée à se déployer à travers celle faite aux mages venus d’orient, lors du baptême du Christ où la voix du Père désigne le fils de Dieu, au moment de la transfiguration sur la montagne où sont convoqués la loi et les prophètes dans la lumière de cette théophanie. Et bien sûr lors de la passion, où le Fils de l’homme est élevé sur la Croix, manifesté au monde en victime dérisoire avant de ressusciter d’entre les morts dans la lumière éternelle.

Si le Christ s’est ainsi manifesté, il nous faut nous aussi manifester publiquement notre foi mais toujours sous le voile de l’humilité qui caractérise si bien le pénitent. C’est la foi qui doit se manifester et non la personne que je suis qui vit de cette foi.

Ces manifestations prennent divers aspects, nos processions en sont une expression remarquable. Par l’ensemble des signes qui sont donnés à voir, par cette marche priante et fervente, par le nombre et les chants s’opère la réalisation concrète du peuple de Dieu qui marche à la suite de Son Seigneur. Tout notre être participe ainsi à l’acte d’adoration dû à Dieu. Tout l’être de Dieu ne s’est-il pas donné pour nous ? Ainsi nous reproduisons en notre chair ce que Jésus a vécu en prenant chair.

Manifester publiquement la foi constitue donc, l’acte premier de toute évangélisation, si le monde ne perçoit l’œuvre de Dieu, s’il n’entend pas le message du Christ, comment croira-t-il ?

+ Yves Baumgarten

 

 

 

ARCHIVE  2023

 

Tout nouvellement nommé aumônier général des confréries, je veux tout d’abord vous dire ma joie de recevoir cette mission. Je remercie vivement le grand maitre et Mgr Turini qui m’ont encouragé à accepter.

Evêque du Puy-en-Velay depuis à peine un an, j’ai appris à découvrir mon diocèse, sa beauté, son histoire, sa dévotion mariale et ses richesses, parmi celles-ci les confréries de pénitents. Venant du diocèse de Lyon je connaissais peu cette réalité. Très vite, j’ai perçu dans les confréries et dans la vocation des pénitents une belle et profonde expression de la foi chrétienne. L’implication dans la vie priante de l’Église, l’engagement caritatif dans la société ont façonné des générations de chrétiens debout dans leur foi. Cette conviction de servir s’enracine dans une profonde humilité dont le service liturgique de la semaine sainte est un sommet.

J’avoue avoir été conquis par cette intuition des confréries au service de notre Église. Mon souhait est de pouvoir faire naitre des petites sœurs à celles qui existent déjà dans le diocèse du Puy.

Les manifestations publiques de notre foi, à travers les processions, les pèlerinages font œuvre d’évangélisation dans un monde qui perd ses valeurs et ses traditions. Nous voulons les relever et les défendre : In hoc signo vinces. Le Christ vainqueur demeure encore aujourd’hui un signe d’espérance pour tous.

Au cours des différentes maintenances, j’aurai l’opportunité de vous rencontrer et de faire connaissance au sein de vos confréries respectives. Ma joie est grande car cette année c’est la confrérie de Tence du diocèse du Puy qui nous accueillera et nous rassemblera pour notre maintenance nationale. Cette confrérie récemment reconstituée grâce à la volonté de son recteur avec l’aide de l’ensemble des pénitents a déjà tout préparé.

Je salue amicalement chacun d’entre vous et vous donne rendez-vous les 17 et 18 juin prochain à Tence !

Que le Seigneur vous bénisse !

 

+ Yves Baumgarten

 

 

 

 

 

Monseigneur Norbert TURINI    

 Evêque de Perpignan Elne 

                                                                                                   

ARCHIVE 2022

VOUS AVEZ DIT SYNODALITE !

Cela ne vous a pas échappé, depuis plusieurs mois le Pape François a mis l’Eglise Universelle en état de réflexion en préparation du synode sur la synodalité qui se tiendra à Rome en octobre 2023.

En amont de cet évènement, il consulte très largement le Peuple de Dieu (ministres ordonnés, vie religieuse, laïcs) des 5 continents. Certainement que dans vos diocèses, à partir du document préparatoire : « Pour une Eglise synodale : communion, participation, mission » et à l’initiative de votre évêque, des groupes de fidèles se sont formés pour réfléchir et approfondir les dix pôles thématiques essentiels afin de faire des propositions pour avancer vers une Eglise vraiment synodale.

Pour le Saint Père la synodalité est l’antidote au cléricalisme qui a plongé l’Eglise dans beaucoup de scandales, particulièrement ceux des abus sexuels sur mineurs.

Mais qu’est-ce que la synodalité ?

La définition du mot synode est simple : « marcher ensemble ». Vous avez tous eu l’expérience de ces marches en montagne avec ceux qui veulent aller plus vite que les autres, ceux qui restent à la traîne et, subsiste au milieu, un petit noyau qui suit le premier de cordée. Les premiers arrivent au sommet épuisés d’avoir couru, il faut attendre les derniers, et ceux du milieu gèrent au mieux.

Ce n’est pas de cette manière-là que marche l’Eglise. Son premier de cordée, c’est le Christ et par le don de l’Esprit, Il apprend à tous les marcheurs de Son Peuple à ajuster leurs pas sur ceux des autres. C’est une façon de dire que dans l’Eglise, le Christ nous appelle à nous mettre au service les uns des autres et non sous les ordres des uns et des autres avec

·         des plus forts qui ont le pouvoir et qui veulent à tout prix arriver aux premières places,

·         et des plus faibles : ceux qui obéissent et qui ne disent jamais rien parce qu’ils sont soumis justement à la loi des plus forts.

 Bien entendu : les pasteurs doivent prendre des décisions pour le bien du Corps entier dirait St Paul, mais jamais seuls, toujours en communion avec l’ensemble des marcheurs. C’est cette communion, cette synodalité que nous sommes invités à vivre, à bâtir en la pratiquant. Il nous faut y parvenir pour l’intégrer à la vie et à la mission de nos Eglises particulières. L’Esprit ne parle pas à uniquement à ceux qui ont mission d’accompagner le troupeau à la suite du Christ mais à tous les membres du Peuple de Dieu, à tous les baptisés et, en particulier, aux plus humbles. Personne n’est assez pauvre pour n’avoir rien à dire ! 

Le Concile Vatican II déjà a beaucoup insisté sur ce fait : dans l’Eglise, l’Esprit Saint nous apprend à nous mettre à l’écoute les uns des autres. C’est une forme d’exercice du service ecclésial pour entendre ce que l’Esprit dit aux Eglises et qu’elle progresse sans cesse dans sa mission de proposer à tous l’Evangile du Christ et d’accueillir de nouveaux frères et sœurs dans la foi.

« Que les laïcs manifestent aux pasteurs leurs besoins et leurs désirs avec cette liberté et cette confiance qui conviennent à des fils de Dieu et à des frères dans le Christ. Selon la science, la compétence et l’autorité dont ils jouissent, les laïcs peuvent, et même parfois ils doivent donner leur avis en ce qui concerne le bien de l’Eglise. » Concile Vatican II

La synodalité n’est pas une simple question d’organisation, de réforme des structures, mais un état d’esprit, ou plutôt un état d’Esprit avec un E majuscule.  Et cela passe par la prière, afin de nous laisser habiter par le feu et le souffle de l’Esprit Saint.

L’Eglise qui est envoyé à la Pentecôte est déjà synodale puisque tous étaient fidèles à la prière, au partage du pain, à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle. Et cela n’est pas étranger à l’appel du Christ : « Que tous soient un, comme toi Père tu es en moi et moi en toi Qu’ils soient uns en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé ». Jn 17/21

C’est avec ces quatre fondamentaux : écoute, prière, communion et fraternité que se construit aussi la synodalité.

Nos confréries, je le crois profondément, sont de belles écoles de synodalité. Elles peuvent et doivent apporter leur témoignage et leur expérience à cette grande réflexion à laquelle nous engage le Pape François.

 

+Norbert TURINI               Evêque de Perpignan Elne                                                                                                                                                                                                                                                                                  Aumônier général de la Maintenance                                                                                                                                                                                                                                               

Archive 2021 :

TOUS ENSEMBLE SERVITEURS  DE LA FRATERNITE

Chers amis,

 

Nous sommes nés de Dieu par le baptême, appelés en Jésus à devenir, fils et filles et à former dans nos confréries une communion d’amour fraternel.

C’est la base spirituelle de notre identité chrétienne, de notre façon de vivre, et des moyens que nous nous donnons pour accomplir notre mission.

Souvent dans la vie ecclésiale en général, et nos confréries en particulier, bien des problèmes, bien des conflits, des divisions, des disputes pourraient être évités, si nous remontions à la source de notre vie baptismale, jusqu’à l’amour du Père qui nous aime et qui fait de nous des fils.

Ce que nous sommes appelés à mettre en commun prioritairement, c’est la vocation baptismale de chacun.

Nous n’agissons ni dans l’Eglise ni dans le monde, ni entre nous, comme membre d’une association loi 1901, même si juridiquement il nous faut une structure associative.

Nous agissons comme fils et filles du Père en Christ ; frères et sœurs dans le Christ appelés de ce fait  à vivre une fraternité universelle tournés vers tous.

C’est cet enracinement et cette mémoire que nous devons conserver et entretenir spirituellement et en permanence, pour nous rappeler pour qui et pourquoi nous appartenons à une confrérie.

Si nous les perdons, alors

·         la communion fraternelle va se perdre en querelles d’égo.

·         l’égalité entre frères et sœurs, se transforme en rapport de force, en rapport de nombres.

·         le service fraternel devient un conflit de pouvoirs.

·         Le témoignage de notre foi se mue en folklore religieux

Nos confréries sont le lieu privilégié pour vivre notre vie baptismale de fils et de frères. C’est notre force, le ciment de notre unité et le fondement de la charité que nous sommes appelés à exercer partout où « l’amour du Christ nous presse » au service des plus pauvres.

Il faut recevoir nos confréries comme dons vivants de Dieu offerts pour le bien et le bonheur de nos Eglises diocésaines et de toute la famille humaine.

Ce don nous a été transmis par nos pères dans la foi.

Ce don, nous l’avons reçu comme un héritage, et nous sommes invités à le faire fructifier par notre fidélité  à la prière et à l’eucharistie.

C’est le propre des fils et des filles, des frères et des sœurs de faire fructifier l’héritage de leurs parents. Alors faisons tout pour ne pas le dilapider et le perdre.

Nos confréries forment ce grand corps fraternel qui fait signe à tous et particulièrement aux plus fragiles, de l’amour de Dieu pour tous. Cela plus encore et dans l’urgence,  au moment où notre humanité traverse une crise sanitaire, économique, sociale, écologique sans précédent.

C’est à la manière dont nous vivons que les autres pourront comprendre qui nous sommes vraiment.

Ce sont les vœux que je formule en ce début d’année  et que je confie à Marie, Notre Mère  pour que, par son intercession, ils puissent concrètement se réaliser.

 

+Norbert TURINI          

                                                                                                                              

Evêque de Perpignan-Elne                                                                                                                                                        

 

Aumônier général de la Maintenance                                                                                                                                                                                                                                                                               

 

Archive 2019 :

Monseigneur Norbert TURINI    

 Evêque de Perpignan Elne   

« TOUS ENSEMBLE, SERVITEURS DE LA CHARITE ».

Chers amis,

L’an dernier, je nous avais invités à demeurer fermement des « serviteurs de l’Espérance ». Cette année je veux mettre la Charité au centre de ma réflexion, parce qu’elle forme les  « gènes » de nos confréries et qu’elle est à la base de ce qui les fait exister.

Pratiquer, exercer la charité, c’est donner de l’Espérance, par le bien que nous faisons, à  celles et ceux

·        qui n’en ont plus, à cause de leurs conditions de vie précaire, de leur situation d’exclusion, de misère,

·        qui n’ont plus rien ou plus grand-chose pour mener une vie digne.

Est-il besoin de le rappeler : nos confréries sont ordonnées à la charité ?

Si elles s’en écartent, le risque n’est jamais loin de se replier sur des querelles internes qui mènent à la division et au contre-témoignage. Si nous perdons la charité, nous perdons notre âme.

Il ne suffit pas que nos confréries fassent la charité, mais bien plus qu’elles se fassent CHARITE. Et cela suppose un long et patient travail de conversion. Il nous concerne collectivement et personnellement et passe par une vie spirituelle forte.

Pour nous, le modèle de toute charité c’est le Christ. Nous n’exerçons pas la charité de manière philanthropique, mais enracinée dans notre foi en Jésus-Christ Mort et Ressuscité.

C’est son amour agissant en nous qui nous rend capables déjà  de nous aimer les uns les autres,  avant de le répandre autour de nous.

« Là où sont AMOUR et CHARITE, DIEU est PRESENT ».

Il y a déjà dans nos confréries de beaux témoins et visages de la charité du Christ. Nous les retrouvons au chevet des malades, dans l’accompagnement des familles en deuil, la visite des personnes âgées, dans les Maisons de retraite, auprès des plus démunis qui viennent frapper à la porte de nos associations caritatives, etc…

« On ne répond pas aux besoins des pauvres - nous dit le Pape François dans son second message pour la Journée des Pauvres - par procuration, mais en écoutant leur cri et en s’engageant personnellement avec une attention aimante ». Il poursuit : « Le salut de Dieu prend la forme d’une main tendu vers le  pauvre, une main qui accueille, protège, et donne de percevoir l’amitié dont il a besoin ».

Je crois que nos confréries ne sont pas insensibles à la grave crise sociale qui secoue notre pays. Certains la regardent avec bienveillance, d’autres avec un regard plus critique. Quoiqu’il en soit à travers les nombreuses revendications exprimées, se révèle un profond malaise existentiel et nous rencontrons des personnes en grandes souffrances. En dehors des débordements et des violences condamnables, se fait entendre chez beaucoup un mal de vivre. Plus une crise dure, plus elle se durcit.

Tout ce qui touche la vie des hommes touche la vie de l’Eglise. Alors que pouvons-nous faire ?

Nous n’avons ni les leviers économiques, ni les leviers sociaux, mais notre réponse passe par la charité qui se fait écoute, accueil, accompagnement, discernement, fraternité. C’est dans ces circonstances difficiles que nous devons pratiquer aussi la Charité du Christ, en invitant à un dialogue positif, respectueux, non-violent, en nous y engageant, pourquoi pas, et en y apportant l’éclairage propre et constructif de l’Evangile.

Nul n’est exclu de l’amour de Dieu, le cri du pauvre ne se perd pas dans le vide. « Un pauvre crie, le Seigneur entend ». Ps 33/7.

Dans notre prière, demandons-lui de nous donner un cœur qui accueille, des oreilles qui écoutent, des mains qui se tendent.

 

+Norbert TURINI                                                                                                                                        Evêque de Perpignan-Elne                                                                                                      

Aumônier général de la Maintenance                                                                                                                                                                                                                                                                               

 

 

 

 

 

 

 

Archive 2018

Monseigneur Norbert TURINI  Evêque de Perpignan-Elne 

Aumônier général de la Maintenance

« TOUS ENSEMBLE, SERVITEURS DE L’ESPERANCE ».

Chers amis,

C’est la première fois que je m’adresse à vous comme nouvel Aumônier général de la Maintenance. Qu’il me soit permis tout  d’abord de saluer fraternellement mon prédécesseur, Monseigneur Bernard Barsi, Archevêque de Monaco et de lui exprimer la reconnaissance de tous pour avoir accompli ce beau service parmi vous avec fidélité, disponibilité, conviction, joie évangélique et zèle apostolique.

Je mesure à quel point vous l’avez apprécié et je peux l’assurer que nous lui conservons toute notre grande et profonde affection.

L’an dernier Monseigneur Barsi insistait sur la mission du pénitent comme serviteur de la miséricorde et il nous donnait dans le « mot de l’Aumônier », les « fondamentaux » qui définissent l’engagement et la spiritualité du pénitent. Je vous invite à les relire dans le Labarum de mars 2017. Je sais qu’il a écrit cet article au moment où s’achevait sa charge. Il voulait ainsi nous rappeler pourquoi et pour qui vous êtes pénitents et comment vous êtes appelés à vivre cet engagement en union au Christ et à Son Eglise.

J’aimerais cette année dans le prolongement de sa réflexion, présenter le pénitent  comme serviteur de l’Espérance.

« Le Seigneur est notre Espérance ». L’affirmer, c’est l’incarner par toute notre vie.

Serviteur de la miséricorde et serviteur de l’Espérance s’unissent chez le pénitent pour constituer son cœur de mission.

La miséricorde prend soin. Elle s’exprime dans des œuvres corporelles et spirituelles. Elle agit là où l’homme est écrasé par la souffrance, la misère, la maladie, la solitude, l’exclusion, le chagrin, la mort. C’est sur ce front-là que s’exerce la « vocation » de tout pénitent : de son  cœur qui accueille à ses mains ouvertes pour servir ceux qu’il accueille.

De cette façon il est témoin du Dieu Miséricordieux, quand il porte dans son cœur son frère affamé, blessé, humilié, rejeté, jugé, agonisant.                                                                                       

En prenant soin de son prochain, il rencontre le Père, plein de miséricorde.

L’Espérance est la vertu, la force du relèvement. Quand le Bon Samaritain prend en charge le moribond sur la route de Jéricho, il lui donne certes les premiers secours, mais il le confie à un aubergiste, en le payant sur ses deniers. Celui-ci s’occupera de lui jusqu’à son total rétablissement.

Le Samaritain lui propose même de s’acquitter des dépenses supplémentaires lors  d’un nouveau passage, pour être sûr que l’aubergiste en  prendra soin  jusqu’à ce qu’il ait retrouvé toute son autonomie.

Oui l’avenir de celui dont la vie ne tenait qu’à un fil repose sur la persévérance de ce Samaritain qui continue à l’accompagner, à s’intéresser à lui, pas que pour un moment mais dans la durée. Agissant ainsi il lui redonne une espérance de vie.

« Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » proclame Jésus Ressuscité à ses disciples.

Elle est là notre Espérance dans cette certitude que la Résurrection ne nous sépare pas de Jésus,  mais qu’Il est encore plus présent à nous, encore plus proche de nous, pas seulement pour un instant,  mais pour toujours.

Notre Espérance, c’est Jésus Ressuscité. Nous la vivons et en témoignons concrètement

·         quand nous la proposons  à ceux qui ne l’ont pas ou qui l’ont perdu.

·         quand nous tendons la main à l’autre pour l’aider à se  relever et avancer dans le sens de la vie.

Elle passe par cet accompagnement patient de celui qui n’a plus goût à l’existence mais qui sait que tout près de lui quelqu’un est là qui  ne le lâchera jamais.

Elle est cette épaule sur laquelle on peut toujours compter et s’appuyer  pour mieux repartir.

Elle se nourrit de notre foi en Jésus–Ressuscité, présent  dans Sa Parole et dans Son Pain de Vie et qui demeure si proche de nous dans le cœur à cœur de la prière et l’amour fraternel.

Disciples du Ressuscité, Serviteurs de Son Espérance, invoquons l’Esprit Saint afin  que notre action et notre témoignage vécus dans la proximité et la persévérance, conduisent ceux que nous accompagnons sur ce chemin de Vie ouvert par  Jésus au matin de Pâques. Que par son intercession, la Bienheureuse Vierge Marie garde nos cœurs, fermes dans l’Espérance.

 

+Norbert TURINI  Evêque de Perpignan-Elne      

                  Aumônier général de la Maintenance                                                  

 

 
 
 
 
Messages de Mgr. Bernard BARSI
Archevêque de la principauté de Monaco
Aumônier général de la Maintenance

Archive 2017

LA PORTE TOUJOURS OUVERTE DE LA MISERICORDE

 A Rome, comme dans tous nos diocèses, les Portes Saintes du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde se sont refermées. Chaque Eglise locale, chaque communauté chrétienne a dressé un bilan de cette Année Sainte. Je me réjouis que nos Confréries de Pénitents aient participé pleinement et activement à ce temps fort universel proposé à l’Eglise. Avec vous tous, je remercie Dieu pour les bienfaits qu’il nous a accordés au long de cette Année. Je rends grâce au Seigneur pour le chemin de conversion spirituelle qu’il nous a permis d’accomplir, en nous rapprochant davantage de Lui. Dieu seul peut sonder le cœur des hommes et des femmes qui se sont laissés convertir par Lui. Dieu seul peut mesurer le renouvellement intérieur de l’Eglise appelée à devenir cette maison paternelle où il y a de la place pour chacun. Aussi, avec vous, Pénitents de France et de Monaco, je reprends les paroles de la Vierge Marie, Notre-Dame de la Miséricorde, pour dire avec elle : « Le Seigneur fit pour nous des merveilles, saint est son Nom ».

 Ce Jubilé extraordinaire nous a permis de mieux concevoir la place centrale de la miséricorde dans le plan du salut de l’humanité. La miséricorde, la tendresse, la réconciliation, le pardon rendent concrète la vérité de l’Evangile du Dieu d’amour. Aussi, cette Année Sainte ne doit pas constituer une parenthèse dans la vie de l’Eglise, mais elle doit trouver un prolongement sur la route que nous sommes appelés à suivre dans l’avenir.

Le 20 novembre 2016, dans une Lettre Apostolique « Misericordia et misera » le Pape François, nous a donné des pistes pour prolonger l’expérience du Jubilé. J’en ai relevé quelques-unes qui me paraissent appropriées pour nos Confréries, si elles désirent rester vivantes et dynamiques, en fidélité avec l’Eglise et dans la joie de l’Evangile :

La vie fraternelle des membres d’une confrérie est le signe visible de l’amour du Père que Jésus a révélé par sa vie. Cette vie fraternelle est réalisée dans le pardon. A contrario, quel scandale quand une confrérie est atteinte du péché de division ! Elle court à sa perte ! La fraternité se vit également avec tous ceux et celles qui sont au-dehors et qui attendent que nous allions vers eux, pour leur témoigner des paroles et des gestes de tendresse et de solidarité.

L’écoute de la Parole de Dieu doit avoir une place toujours plus grande dans nos Confréries (ouverture et clôture de nos réunions, prière, etc.). Cette Parole est à diffuser et à faire connaître.

La miséricorde advient tout particulièrement dans le Sacrement de la Réconciliation. Le péché nous éloigne de Dieu mais le Père vient à notre rencontre pour nous redonner la grâce d’être de nouveau ses enfants. 

La pratique des œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles est une constante dans les Confréries, certaines ont même été fondées pour répondre à un besoin spécifique : « donner à manger aux affamés ; donner à boire à ceux qui ont soif ; vêtir ceux qui sont nus ; accueillir les étrangers ; assister les malades ; visiter les prisonniers ; ensevelir les morts ; conseiller ceux qui sont dans le doute ; enseigner les ignorants ; avertir les pécheurs ; consoler les affligés ; pardonner les offenses ; supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts ; sauvegarder la terre, notre maison commune ».

Dans notre monde de violence, d’individualisme, de douleur, le Pape rappelle l’urgence à vivre la consolation, la proximité, l’affection et le soutien envers les affligés et les familles.  Chers confrères n’abandonnez pas à d’autres ce beau service de la charité.

Le Saint-Père évoque également le moment de la mort où l’on va vers Dieu et que l’on tend à banaliser ou à cacher. La présence du prêtre, pas toujours possible aujourd’hui, rend précieux l’accompagnement des Pénitents qui par une prière riche de foi pour le défunt, consolent ceux qui souffrent du départ de la personne aimée et leur ouvrent l’espérance en Jésus Christ, ressuscité.

 La porte de notre cœur toujours ouverte à la Miséricorde, que nos Confréries animées par l’amour de Dieu offrent à tous les hommes la bonté et la tendresse du Seigneur et leur partagent l’Evangile de Jésus-Christ, source de bonheur et de vie.

Que Dieu nous bénisse et nous garde dans sa joie.

  Monaco, le 1er janvier 2017

† Bernard BARSI

Archevêque de Monaco

ARCHIVE 2016

Le Jubilé de la Miséricorde

Le 8 décembre dernier, en la solennité de l’Immaculée Conception, le Pape François a ouvert solennellement la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre de Rome, inaugurant ainsi l’Année Sainte du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde qui s’achèvera le dimanche 20 novembre 2016. Quelques jours plus tard, dans tous les diocèses du monde, les évêques ont ouvert à leur tour les Portes Saintes de la Miséricorde et je sais que de nombreuses Confréries ont participé activement à ces célébrations. Ainsi, en franchissant la porte, nous nous sommes engagés, personnellement et communautairement, à vivre pleinement cette année de grâce et de conversion que le Seigneur, par son Eglise, nous offre.

Ce mystère de la miséricorde divine qui se déploie tout au long de l’histoire biblique tient une grande place dans la vie de nos Confréries, certaines d’ailleurs sont placées sous son vocable. Aussi, au cours de cette Année Sainte, il me paraîtrait judicieux que chacune de nos Confréries prenne le temps de contempler, de fixer ses yeux sur la miséricorde de Dieu, sa bonté, sa tendresse, son pardon et son désir de salut pour l’homme pécheur.

« Miséricordieux comme le Père », c’est la phrase évangélique qui se trouve sur le logo, du Jubilé de la Miséricorde. En effet, nous sommes tous invités à vivre la miséricorde,  à cultiver en nous cette attitude d’un cœur empli d’amour envers tous les hommes. Par expérience, nous savons qu’il convient que chacun de nous prenne le chemin de la conversion spirituelle. Ce chemin passe par les sacrements de guérison, en particulier le sacrement de réconciliation où Dieu nous donne son pardon. Il faut hélas le reconnaître avec humilité, nous avons perdu tout à la fois le sens de la confession de nos péchés et le sens de la réception de la grâce que Dieu nous donne à travers l’absolution sacramentelle. Les prêtres sont là pour nous accueillir avec la bienveillance de ce Dieu qui nous aime et veut pardonner tous nos péchés. Ne ratons pas ce rendez-vous.

 Le jubilé, c’est également la pratique renouvelée des œuvres de miséricorde. Les œuvres corporelles : nourrir celui qui a faim, donner à boire à celui qui a soif, donner l’hospitalité, vêtir celui qui est nu, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts.  Les œuvres spirituelles : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner la foi aux ignorants, reprendre les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier pour les vivants et les morts. Depuis leur origine, nos Confréries ont voulu pratiquer ces œuvres de miséricorde qui rendent le témoignage des croyants plus fort et plus efficace. Cette Année Sainte devrait permettre à nos Confréries de s’interroger sur leur manière de vivre et de réaliser ces œuvres de miséricorde corporelle et spirituelle.

Dans la tradition catholique, un Jubilé est marqué également par des pèlerinages, des exercices de piété,  des moments d’approfondissement de la foi, etc. Je suis certain que nos Confréries seront présentes à ces temps forts de notre foi.

La Vierge Marie que nous honorons sous le nom de Notre-Dame de la Miséricorde et que nous retrouverons avec la Maintenance au Puy-en-Velay où se vit aussi un jubilé (chaque fois que le 25 mars, jour de l’Annonciation, coïncide avec le Vendredi Saint) saura nous accompagner de sa tendresse pour que nous vivions pleinement et dans la joie cette Année Sainte de la Miséricorde.

En ces temps troublés où le mal ne cesse de roder dans nos familles et dans le monde, entraînant ruptures, divisions, guerres, terrorismes et crimes, craintes et désespérances, il est bon de réentendre ce que disait le Pape François le 17 mars 2013 : « Ressentir de la miséricorde, ce mot change tout … cela change le monde. Un peu de miséricorde fait en sorte que le monde soit moins froid et plus juste. Nous avons besoin de comprendre bien cette miséricorde de Dieu, ce Père miséricordieux qui est tellement patient ».

 

† Bernard BARSI

Archevêque de Monaco

Aumônier général de la Maintenance

 

P.S. : Il est recommandé la lecture de l’ouvrage « Les Œuvres de Miséricorde Corporelles et Spirituelles » du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, publié aux éditions MAME

 

 

 

 

 

ARCHIVE 2014

L’ESPRIT SAINT CONDUIT L’EGLISE

J’écris cet éditorial pour le Labarum, alors que nous sommes encore dans le temps de Noël, à l’heure des bilans de l’année écoulée et des vœux de nouvel an. Avant de nous tourner vers l’avenir, je voudrais revenir un instant sur les événements qui ont marqué l’Eglise universelle en 2013. Ils ont été extraordinaires, hors du commun. Cela a commencé le 11 février avec la renonciation au siège d’évêque de Rome du Pape Benoît XVI. Annoncé devant un petit cercle de cardinaux de la Curie, ce fait a eu des conséquences inimaginables.

L’Année de la Foi aura donc été  une année des premières fois dans l’Eglise : première fois qu’un pape démissionne, première fois que le conclave élit sur le siège de Pierre un cardinal non européen, venu du « bout du monde » comme il l’a dit lui-même le soir de son élection. Première fois qu’un jésuite est élu pape, première fois qu’il choisit le nom de François, première fois que deux papes cohabitent ensemble au Vatican, etc.

Le monde, les médias sont déconcertés par ces premières fois et l’élection du Pape François qui séduit par sa simplicité, ses gestes, ses paroles et ses textes (l’exhortation apostolique « La joie de l’évangile » et l’encyclique « La lumière de la foi »). Les hommes sont étonnés  par la capacité de l’Eglise à innover tout en demeurant fidèle à son divin fondateur le Christ Jésus. Pour nous croyants, cela ne nous surprend pas car nous croyons que l’Eglise est une, sainte, catholique et apostolique et nous savons qu’elle est conduite par l’Esprit Saint.

De ces événements, j’en tire un grand enseignement pour notre vie chrétienne. Si nous voulons répondre aux défis de notre temps, si nous désirons changer le monde, si nous souhaitons que nos confréries soient de véritables communautés fraternelles d’Eglise, il convient que nous changions nos cœurs pour les ouvrir davantage à l’Esprit Saint. Le Saint-Père nous le rappelait ces jours-ci  en écrivant sur twitter : « Le Seigneur frappe à la porte de notre cœur. Peut-être avons-nous mis un petit écriteau où il est écrit : “Ne pas déranger” ? »

Je souhaite qu’en ce début d’année 2014 nos Confréries et nous tous Pénitents, nous nous laissions déranger par l’Esprit Saint. Il saura, Lui, nous conduire en transformant nos cœurs et nos vies afin que nous allions dans les « périphéries » du monde communiquer, transmettre avec joie l’Evangile du Christ.

 

Monaco, le 12 janvier 2014,

en la fête du Baptême du Seigneur

† Bernard BARSI

Archevêque de Monaco

Aumônier général de la Maintenance

 

 

 

ARCHIVE 2013 : LES CONFRERIES ET LA NOUVELLE EVANGELISATION

Le Concile Vatican II, les Papes Paul VI et surtout Jean-Paul II et Benoit XVI appellent les catholiques des pays de vieille tradition chrétienne à entreprendre hardiment une nouvelle évangélisation pour répondre à la sécularisation de nos sociétés et transmettre la foi au Christ.

Cette expression « nouvelle évangélisation » contrarie certaines personnes qui verraient par là un désaveu du passé : tout ce qui a été accompli avant dans l’Eglise aurait été inutile, d’autres personnes disent pourquoi parler de nouveauté puisque l’annonce de l’évangile est toujours une bonne nouvelle, quelque chose de neuf. La nouvelle évangélisation qui est une des priorités de l’Eglise d’aujourd’hui, invite tous les baptisés  à dire l’évangile à une société qui vit, pense et s’organise en dehors de toute référence à Dieu. Tous nous devons transmettre notre foi au Christ, témoigner de la joie et de la présence de l’amour de Dieu dans nos vies à un monde qui a complètement changé.

Madeleine Delbrel (1904-1964), une laïque française qui a vécu dans la banlieue « rouge » de Paris écrivait  ceci : « Evangéliser, c’est dire, à des gens qui ne le savent pas, qui est Jésus, ce qu’il a dit, ce qu’il a fait, de façon que ces gens le sachent et qu’ils sachent que nous en sommes sûrs ». Dans l’exhortation apostolique Christi fideles laïci de 1988, le bienheureux Pape Jean-Paul II indiquait la route : « A l'Eglise est confiée une entreprise de grande envergure, exigeante et magnifique : celle d'une nouvelle évangélisation, dont le monde d'aujourd'hui a un immense besoin. Les fidèles laïcs doivent se sentir partie prenante dans cette entreprise, appelés qu'ils sont à annoncer et à vivre l'Evangile, en servant la personne humaine et la société dans tout ce que l'une et l'autre présentent de valeurs et d'exigences ».

Les Confréries de Pénitents engagées depuis des siècles dans la transmission de la foi chrétienne et le service de la personne humaine ne peuvent rester à l’écart de ce grand mouvement de la nouvelle évangélisation. Cette évangélisation ne pourra se réaliser que si chacun de nous, chaque confrérie part de sa rencontre avec le Seigneur, de son dialogue établit dans la prière pour témoigner du Christ. La nouvelle évangélisation nous aide ainsi à lutter contre l’ignorance religieuse dans laquelle trop de fidèles se sont installés.

En cette Année de la Foi, avec courage et espérance, je souhaite que toutes les Confréries de Pénitents de notre Maintenance s’engagent et proposent avec audace et inventivité la nouveauté permanente de l’Evangile. En donnant, en se donnant pour le Christ, elles recevront, en retour, beaucoup de joies et d’amour.

A Monaco, le 10 janvier 2013

† Bernard BARSI

Archevêque de Monaco

Aumônier général de la Maintenance des Confréries de Pénitents

ARCHIVE 2012 : TRANSMETTRE LA FOI

Avec un an d'avance et par une lettre apostolique « Porta fidei » du 11 octobre 2011, Sa Sainteté le Pape Benoît XVI annonce à l'Eglise universelle la promulgation d'une « Année de la Foi ». Celle-ci commencera le 11 octobre 2012, lors du cinquantième anniversaire de l'ouverture du Concile Vatican II et s'achèvera en la solennité du Christ-Roi, le dimanche 24 novembre 2013. L'année de la foi marquera également le vingtième anniversaire de la publication du Catéchisme de l'Eglise catholique et s'ouvrira en même temps que l'assemblée générale du Synode des évêques à Rome qui a pour thème : « La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ».

Tous ces événements nous paraissent encore lointain d'autant que les médias en ont peu parlé mais près prochainement le Saint-Siège, nos diocèses et nos paroisses feront connaître leurs décisions pour « célébrer cette Année de manière digne et féconde (...) pour aider tous ceux qui croient au Christ à rendre plus consciente et à revigorer leur adhésion à l'Évangile, surtout en un moment de profond changement comme celui que l'humanité est en train de vivre. » (Benoît XVI, « Porta fidei » § 8). Personnellement, je souhaite que toutes nos Confréries se joignent à cet effort de l'Eglise et prennent des initiatives pour accomplir pleinement l'Année de la foi. Ainsi, nos Confréries et leurs membres professeront publiquement, avec plus de force la foi au Christ Jésus dont chacun d'entre nous a été marqué au baptême, et que nous proclamons, célébrons, prions et vivons dans le quotidien de son existence.

Nous aurons l'opportunité de revenir sur cette année de la foi, mais je voudrais m'arrêter quelques instants sur la transmission de la foi chrétienne dans les temps qui sont les nôtres. Souvent dans nos rencontres, les uns avec les autres nous évoquons nos difficultés à transmettre notre foi et nos traditions religieuses aux nouvelles générations de nos familles. Pour la plupart d'entre nous, cela constitue une réelle souffrance. Déjà en 1996, dans leur « Lettre aux catholiques de France », les évêques parlaient de cette crise généralisée de la transmission qui n'est pas qu'un problème spirituel mais un véritable phénomène de société. Autrefois, le milieu ambiant nous soutenait dans notre vie chrétienne. Aujourd'hui, dans un environnement pluraliste religieux et de privatisation de la foi, il est nécessaire de devenir chrétien par un acte personnel d'adhésion au Christ. Cet acte de foi est suscité par la grâce de Dieu mais aussi par un témoignage crédible des croyants. Alors, sans nous décourager, mettons-nous sur la route de la conversion du cœur et laissons retentir en nous les paroles de Jésus : « Allez de toutes les nations, faites des disciples ... et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde » (Mt 28,20).

Que le Seigneur accorde à nos Confréries de former de véritables communautés d'Eglise où frères et soeurs se soutiennent pour approfondir et vivre leur foi au Ressuscité dans l'amour mutuel.

Qu'avec l'aide maternelle de la Vierge Marie, nos Confréries proclament à tous les peuples le message de l'Evangile !

Monaco, le 12 novembre 2011

† Bernard BARSI

Archevêque de Monaco

Aumônier général de la Maintenance des Confréries de Pénitents

ARCHIVE 2009 : ANNEE SAINT PAUL

 L’année liturgique, qui rythme la vie de notre Eglise, nous propose de revivre l’ensemble de l’histoire du salut et de la vie du Christ : sa naissance, sa mort et sa résurrection, le don de l’Esprit à Pentecôte. L’année chrétienne commence le 1er dimanche de l’Avent et s’achève avec le dimanche du Christ Roi qui annonce le retour triomphal du Christ à la fin des temps. Ainsi, la liturgie, en se déployant sur une année, nous permet de vivre ce que nous affirmons à chaque messe : « Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ». Egalement, l’Eglise nous présente chaque jour de l’année un ou plusieurs hommes ou femmes parvenus à la gloire de la sainteté et qui constituent des modèles par leur attachement à l’Evangile. Parmi tous ces saints, la Vierge Marie occupe la première place.

Nos Confréries de Pénitents aiment la vie liturgique. Elle tient une grande place dans leurs activités car les temps forts : le Carême, la Semaine Sainte, Pâques, les fêtes mariales, les saints locaux sont l’occasion de grandes manifestations. Préparons sérieusement nos liturgies, afin de les rendre toujours plus belles et plus priantes. Qu’elles soient un lieu d’écoute de la Parole de Dieu. Qu’elles nous aident à marcher ensemble vers le Père par le Fils et dans l’Esprit.

Mais avec l’année liturgique, nous sommes invités à faire mémoire d’évènements exceptionnels. Il y a eu le grand jubilé de l’an 2000 «  A l’aube du 3ème millénaire », l’année de l’eucharistie, récemment le l50ème anniversaire des apparitions de la Vierge Marie à Lourdes, que nous avons honoré de manière particulière par le premier rassemblement international des confréries. A Monaco et en Corse, nous avons marqué le l7ème centenaire du martyre de notre patronne commune Sainte Dévote. Des confréries à Nice, Valréas, bientôt à Aigues-Mortes, ont commémoré des anniversaires importants de leurs fondations, …etc. Si nous avons solennisé ces actes de notre histoire, ce n’est pas uniquement par amour du passé, mais c’est pour revenir à nos racines chrétiennes et pour retrouver le dynamisme des premiers jours.

En 2008-2009, le Pape Benoît XVI invite l’Eglise universelle à célébrer l’année Saint Paul à l’occasion du bimillénaire de la naissance de l’apôtre des nations. Ensemble, nous avons à mieux connaître Saint Paul, dont nous lisons les lettres lors de nos messes dominicales. Nous découvrirons une personnalité hors du commun, un juif converti au Christ qui, par ses paroles et ses écrits, a fait déborder à l’Evangile les frontières d’Israël. Un homme qui plantera 1’Eglise de Jérusalem à Rome en passant par la Syrie, Chypre, la Turquie, Malte et la Grèce. Un homme qui donnera sa vie pour le Christ. Que le témoignage de ce grand apôtre soutienne nos confréries dans leur élan missionnaire pour évangéliser et sanctifier les hommes de notre temps.

Avec ma bénédiction et mon amitié.

 A Monaco, le l0 janvier 2009

 † Bernard BARSI

Archevêque de Monaco

Aumônier général de la Maintenance

 
 

ARCHIVE 2008 :  Préparation pour le 150ème anniversaire des Apparitions de LOURDES

      Depuis le 8 décembre 2007, fête de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie et jusqu’au 8 décembre 2008, Lourdes célébrera avec éclat le 150° anniversaire des Apparitions de la Vierge à Ste Bernadette Soubirous. Les Confréries de Pénitents d’Espagne, de France, d’Italie, de Monaco et d’autres pays seront présentes à cet anniversaire puisque pour la première fois dans leur histoire multiséculaire, elles se retrouveront dans la cité mariale, pour un rassemblement international.

      Ce rassemblement exceptionnel n’est finalement pas si étonnant que cela car nos Confréries à l’image du peuple de Dieu, ont toujours eu un grand attachement à la Vierge Marie, mère de Dieu, mère de l’Église et mère des hommes. Toutes nos Confréries célèbrent dans l’année, les mystères de la Vierge Marie, certaines sont même placées sous son patronage. Frères et Sœurs Pénitents et Pénitentes, nous avons raison d’aimer la Vierge Marie. Sa dévotion nous conduit toujours à son Fils Jésus, le seul Sauveur des hommes. Marie de l’Annonciation par son « oui » a ouvert à Dieu lui-même la porte de notre monde. Marie de la Visitation a rejoint sa cousine Elisabeth pour lui porter la bonne nouvelle. Marie de Cana a été attentive à la détresse des hommes : « ils n’ont plus de vin ». Marie de la Croix a accueilli tous les hommes comme ses enfants. Marie de Pâques a connu la joie de la résurrection. Marie de la Pentecôte, prie avec la communauté des croyants pour que vienne le don de l’Esprit Saint sur l’Église naissante. Oui, la Sainte Vierge Marie est toujours aux côtés des enfants de Dieu, ces pauvres pécheurs, maintenant et jusqu’à l’heure de leur mort. Sa présence maternelle et aimante nous rassure et nous guide au milieu des dangers qui sont les nôtres. La première en chemin, Marie nous montre la route de l’Évangile.

      Si nous aimons la Vierge Marie, c’est également pour entendre ce qu’elle dit aux serviteurs des noces de Cana : « faites tout ce qu’il vous dira ». Avec Marie, efforçons-nous de réaliser constamment la volonté de Dieu qui nous appelle à l’aimer et à le faire aimer autour de nous. Avec Marie, travaillons en Église à l’évangélisation de la société de notre temps. Faisons de nos confréries des lieux de fraternité, des lieux où l’on approfondit sans cesse sa foi, des lieux de charité, au service de nos frères en particulier les plus pauvres et les plus petits.

      Je souhaite de tout cœur que nous soyons nombreux à Lourdes en avril prochain. Ensemble, nous rendrons grâce à Dieu de nous avoir donné Marie comme mère. Nous nous mettrons à l’écoute de cette Mère toute pure qui nous invite à nous convertir sans cesse dans l’amour de son Fils Jésus.

      Je vous assure de ma prière et dans la joie de nous revoir, je demande au Seigneur de bénir toutes nos Confréries et tous leurs membres.

    A Monaco, le 19 décembre 2007

      † Bernard BARSI

Archevêque de Monaco

Aumônier général de la Maintenance des Confréries de Pénitents

 

ARCHIVE 2007 : SE RASSEMBLER

     Lorsque nous parcourons le Nouveau Testament de la Bible (= les Evangiles, les Actes des Apôtres, les lettres de Paul, Pierre, Jean, Jacques, Jude et l’Apocalypse), vous avez été peut-être frappés comme je l’ai été par le nombre de fois où sont mentionnées les verbes se « rassembler », « se réunir » « marcher ensemble » et les mots de « communauté » et « communion fraternelle ».

    L’Eglise qui littéralement est une assemblée par convocation se retrouve, dans l’unité autour des Apôtres pour la prière, la louange, le partage de la Parole de Dieu et des biens matériels, la célébration de l’eucharistie : « Tous les jours, le Seigneur faisait entrer dans la communauté ceux qui étaient appelés au salut » (Actes 2,47) … « La multitude de ceux qui avaient adhéré à la foi avait un seul cœur et une seule âme » (Actes 4,32) … « Quand vous vous réunissez pour le Repas (= du Seigneur), ayez soin de vous attendre les uns les autres » (Paul aux Corinthiens, 11,33) … « Tandis que Pierre était gardé en prison, l’Eglise priait pour lui devant Dieu avec insistance » (Actes 12,5).

   Dans la Didachè, un petit livre écrit en langue grecque vers la fin du premier ou au début du deuxième siècle de notre ère, l’auteur  précise qu’au lendemain du sabbat, le premier jour de la semaine, devenu pour les chrétiens le jour du Seigneur, les communautés se réunissent pour l’eucharistie : « Chaque dimanche, vous étant assemblés, rompez le pain et rendez grâces ».

  Ainsi, selon une tradition ininterrompue, les croyants en Jésus-Christ, en souvenir du jour de sa résurrection sont restés attachés à ce rassemblement et à la sanctification du dimanche, essentiels pour leur vie chrétienne. En 1998, le Pape Jean-Paul II dans sa lettre apostolique « Le jour du Seigneur » écrivait : « Il est vraiment d’une importance capitale que tout fidèle soit convaincu qu’il ne peut vivre sa foi dans la pleine participation à la vie de la communauté chrétienne sans prendre part régulièrement à l’assemblée eucharistique dominicale ».

   Le rassemblement eucharistique du dimanche fait partie de l’identité chrétienne. Nul baptisé ne peut s’y soustraire et encore moins un Pénitent ou une Pénitente (quel témoignage donne celui ou celle d’entre nous qui s’en abstient ?). Il y a bien d’autres réunions auxquelles nous sommes conviés, en particulier nos rencontres régulières de confréries locales pour des temps de formation dans la foi, d’échanges fraternels et d’organisation de nos diverses activités. Egalement nos Maintenances annuelles nous permettent d’élargir nos préoccupations et de nous ouvrir à la dimension universelle de l’Eglise. Très bientôt, nous nous retrouverons à Corte en Corse. Dans l’histoire de notre Maintenance, ce sera la première fois que les Pénitents et Pénitentes de France et de Monaco répondront à l’invitation de leurs confrères du diocèse d’Ajaccio, diocèse qui compte le plus grand nombre de confréries.  Je souhaite que nous soyons nombreux à y participer en attendant de nous retrouver en avril 2008 à Lourdes pour la rencontre internationale des confréries d’Europe.

   Avec le Christ Jésus, la Vierge Marie et les saints protecteurs de nos confréries, rassemblons-nous dans la joie et la paix pour ensemble « faire Eglise » !                                                                     

†  Bernard BARSI  Archevêque de Monaco

Aumônier général des Confréries de Pénitents